Pouvant parfois être perçu comme un terme « barbare », les neurosciences sont l’ensemble des disciplines qui étudient le système nerveux, et particulièrement le cerveau (siège des fonctions supérieures).
On distingue 3 dimensions :
- Cognitive (langage, attention, mémoire)
- Affective (émotions, ressentis)
- Motivationnelle (mouvements, comportements)
Les neurosciences permettent donc de mieux comprendre (et mieux gérer) notre façon de fonctionner face à une situation donnée, en analysant ce qui se produit au niveau de notre système nerveux, notre cerveau.
Les neurosciences (grâce aux techniques d’imagerie cérébrale) ont beaucoup évolué ces dernières années et ont brisé certaines de nos croyances en ce qui concerne le cerveau.
Grâce à la naissance ou la régression de certaines connexions de neurones, certaines zones du cerveau vont – ou non – s’épaissir au fil du temps. Par exemple, chez une personne ayant appris à jouer du piano et étant devenue professionnelle, le cortex cérébral (siège des fonctions nerveuses les plus élaborées telles que le langage, la conscience, la mémoire, ou la sensibilité) sera plus développé.
Le cerveau est donc capable de changer, d’évoluer à tout âge, en fonction de notre environnement.
En effet, un environnement « positif » pour le cerveau est un environnement stimulant, dans lequel le cerveau est sollicité à apprendre de nouvelles notions et réaliser de nouvelles tâches.
C’est la plasticité cérébrale qui nous permet de nous adapter à ce que nous vivons et qui fait que la motivation, les goûts et les envies évoluent au fil des expériences.
À l’heure où l’Éducation Nationale cherche de nouvelles solutions et de nouveaux programmes pour améliorer l’apprentissage des élèves et l’enseignement des professeurs, il paraît essentiel de s’intéresser aux neurosciences.
C’est particulièrement le manque de connaissance de notre potentiel cérébral et du fonctionnement de nos mécanismes cérébraux qui semble faire obstacle au développement de nouveaux processus d’apprentissage. En comprenant comment nous pensons et comment nous apprenons, les neurosciences constituent un excellent moyen d’analyser ce qui nous aide et nous freine lors de ce processus, et ouvre donc à de nouvelles techniques.
Parmi ces nouvelles techniques d’apprentissage, nous retrouvons désormais celles issues de l’école Montessori, de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), de l’interdisciplinarité etc qui ont été à l’essai dans de nombreux établissements ces dernières années.
Ces méthodes sont basées sur une autre vision de l’apprentissage qui consiste à s’adapter à chaque élève à travers les intelligences multiples (théorie de H. Gardner, 1983) qui brisent le mythe de la mesure de « L’intelligence ».
Ces intelligences multiples sont composées des intelligences : verbo-linguistique, logico-mathématique, visuelle, kinesthésique, musico-rythmique, interpersonnelle (émotionnelle), intrapersonnelle, et naturaliste-écologique.
Connaître, comprendre, développer et partager les intelligences multiples, c’est s’adapter et s’ouvrir au fonctionnement de chaque être humain non seulement face à l’apprentissage et la réussite, mais aussi et surtout face à la façon de vivre de chacun.
Allier neurosciences et apprentissage amène à parler de neuro-pédagogie, à la fois utile aux apprenants et aux enseignants.
Les formations en neurosciences destinées aux enseignants leur permettent de comprendre le fonctionnement du cerveau, sa complexité, sa plasticité et ainsi d’organiser des outils pédagogiques plus adaptés aux élèves afin de faciliter leur apprentissage. Elles sont également un excellent moyen de changer leur regard sur leurs élèves, le fonctionnement de ces derniers et leur gestion des émotions (stress, anxiété, perte de leurs moyens, estime de soi, plaisir d’apprendre…).
Les élèves, quand à eux, grâce à une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau et en observant le fait qu’il n’est pas « figé », qu’il change, peuvent aussi modifier leur propre vision de l’apprentissage.
Que de perspectives s’ouvrent lorsque l’on comprend que l’intelligence n’est pas fixe, mais qu’elle se construit au fur et à mesure de l’existence ! On ne naît pas « mauvais en sciences » ou en langues. Des facilités cognitives innées existent, mais l’essentiel réside dans la bonne application des déclencheurs d’apprentissage et dans l’ouverture à des perspectives de progression continue, tout au long de la vie.
Puisqu’il existe autant de manières d’apprendre que d’élèves, la connaissance des neurosciences et leur utilisation dans l’enseignement modifieront très certainement l’école telle que nous la connaissons aujourd’hui et peuvent conduire à une éducation réellement différenciée et différenciante, qui offre à chaque élève et individu la possibilité de devenir co-responsable de son développement.